Brueghel jar - La tour de Babel

Brueghel jar – La tour de Babel

Clément Kamena

Technique mixte

45cm x 75cm x 10cm

Pièce unique

9500,00

A la réalisation de ces mises en bocal – représentation d’une peinture, représentation du bocal, légère déformation dans l’insertion de l’image sous le verre – s’est ajoutée l’illusion de produire quelque chose qui contiendrait tous les visuels. La grandeur des oeuvres réelles, elle, est indiscernable, et réduits à la dimension du cylindre de verre, fresques, peintures et détails acquièrent une nouvelle échelle dans la représentation : celle que l’oeil du spectateur lui attribue. La dimension de l’oeuvre représentée est une dimension poétique.   Clement Kamena met en bocal les plus grandes oeuvres de l'histoire de la peinture, illusion du bocal et de son couvercle, peinture à l'huile sous plexiglass

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À propos de l'artiste

Clément Kamena

CONSERVATION

Les probabilités de voir concrétisées en un même objet ( un bocal ) une oeuvre de Diego Velasquez ou d’Andy Wahrol étaient peu vraisembables.

Et s’il est vrai que le vrai est un, le vraisemblable est plusieurs, le faux est infini, les raisons de les associer n’apparaissaient ni urgentes ni nécessaIres sauf si une boutade mélange en un trait ludique ces données fondatrices, et que l’esprit du jeu reprenne ses droits aussi volatiles et décisifs qu’une touche d’aquarelle. L’apparition d’un mot peut engendrer le rire s’il réunit les Noces de Cana et les petits pois.

Vous êtes vous jamais trouvé dans la position embarrassante d’avoir à expliquer le sens et le mécanisme d’une plaisanterie, d’une histoire drôle ou d’un jeu de mots à quelqu’un qui n’aurait pas ri à l’une de ces histoires? Donc, nous ne serons pas lourdement didactiques pour dire que le mot que nous avons choisi est celui de “ CONSERVATION ”, parce que ce terme associe les cimaises des musées et l’étagère de l’epicerie. Nous avons décidé de le peindre ; Le pas entre le mot et l’image est alors si vite franchi qu’il devient une évidence.

Peindre les mots bocal, conservation, peinture par le langage de l’illusion devient notre affaire. Nous devenons nous-mêmes conservateurs. Les métaphores affluent dans nos pinceaux. Les acteurs surgissent qu’ils viennent du Fayoum ou de Long Island en 1950. Leur histoire n’est plus linéaire, les archives se bousculent dans ces geôles transparentes, ces montrances soigneusement peintes car tel est notre plaisir.

Et si le choix des oeuvres n’est pas exhaustif, il permet le voisinage de telle star qui vient de naitre avec telle autre qui illumine les cimaises des Offices ou du Louvre.

Dans ce dédale, un bocal vide attend l’apparition d’une oeuvre virtuelle qui n’a pas pu se concrétiser, ou présente l’ absence de celle qui n’a pas encore vu le jour.

Le tout composé d’un couvercle vissé sur un cylindre de verre.

C’est alors que nous avons compris que nous pouvons nous approprier toutes les peintures, dessins et autres productions de l’art par le jeu : le jeu de mots. Bien sûr, toutes veut dire que nous devons organiser un butinage désordonné et ludique dans le mélange des oeuvres auxquelles nous accordons la plus grande admiration et celles assourdissantes qui viennent par leur célebrité récente se heurter au firmament des étoiles d’aujourd’hui. Un astrophysicien raconte que les thèses, les publications, les observations qui sont actuellement retenues par la communauté scientifique ont autant de chances, pour une partie d’entre elles, d’être pérennes pour un observateur du futur que celles qui s’offrent au typographe qui, jetant son tiroir de caractères les retrouveraient dans un ordre qui recomposerait une tragédie de Shakespeare. Loin de notre esprit l’idée de présumer d’un futur..

L’ampleur de la tache nous parait immense. Nous avons donc decidé de compresser les premières images et dans des bocaux de petite taille.

A la réalisation de ces mises en bocal - représentation d’une peinture, représentation du bocal, légère déformation dans l’insertion de l’image sous le verre - s’est ajoutée l’illusion de produire quelque chose qui contiendrait tous les visuels. La grandeur des oeuvres réelles, elle, est indiscernable, et réduits à la dimension du cylindre de verre, fresques, peintures et détails acquièrent une nouvelle échelle dans la représentation : celle que l’oeil du spectateur lui attribue. La dimension de l’oeuvre représentée est une dimension poétique.

Insérées dans leur geôle et ainsi situées dans leur espace chaque “figure” a en elle les émotions, les visions, les pensées de leurs auteurs. Elles sont habitées par leur regard, par leur talent, par le monde dans lequel ils ont vécu. Maintenant, devant nous. elles sont là abandonnées par ceux qui les ont laissées échapper. Objets inanimés témoignant de la présence de la vie qui les a animés et laissés électrons libres dans la diffusion médiatique où nous les trouvons. Eléments disponibles grâce à l’accès illimité que nous avons de ces images via l’internet et toutes sortes de reproductions. C’est une nouvelle expérience visuelle qui fait de nous les témoins de leur déferlement.

C’est dans cet espace que nous les reprenons à notre tour, et que nous commencons notre travail d’appropriation. Mise en place de la peinture dans son bocal et mise en place du bocal dans son espace. Puis il rejoint le groupe de ceux qui ont déjà été faits. Peu à peu nous avons été amenés à explorer et à découvrir des permanences dans les thèmes, des similitudes dans les styles d’ époques différentes et toutes sortes de relations nouvelles qui se mettent en place lors de ces regroupements ludiques. En en placant deux ou trois côte à côte, en déplacant quelques autres et ainsi de suite, nous composons une histoire visuelle, qui se fraye un chemin dans le hasard.

Les références sont de toutes les époques, de l’avant garde à la préhistoire, de l’époque moderne à celle du Moyen Age, du contemporain au cunéiforme. Pêle-mêle, nous avons accès - avec le bénéfice ou la malédiction de l’instantanéité - à une exposition sur l’art égyptien et à l’ “Incredible Journey “ de Damien Hirst. La chronologie disparait, les mutations matérielles et formelles s‘enchainent et se confrontent. Le temps de chaque peinture dans le bocal devient universel dans son lien aux autres.